L'homme d'affaires français, collectionneur d'art François Pinault a remporté la bataille qui l'opposait à la Fondation Guggenheim pour reprendre la Pointe de la Douane à Venise, des bâtiments désaffectés où il compte installer un nouveau centre d'exposition.
Le directeur du Patrimoine de Venise, Luigi Bassetto, a pour sa part confirmé que la création d'un musée dans les 5.000 m² de la Pointe de la Douane (Punta della Dogana) avait été confiée à François Pinault au terme d'une décision prise mercredi : «Le projet de la Fondation Guggenheim ne précisait pas les oeuvres qui seraient exposées en permanence dans le musée. Il s'agissait pourtant d'une condition indispensable dans l'appel d'offres. La commission chargée de désigner le meilleur projet a considéré qu'ils s'étaient auto-exclus.»
L'acceptation du projet de François Pinault semblait une formalité à l'automne 2005, lorsque le propriétaire de Christie's et Gucci venait de racheter le Palais Grassi, l'ancienne vitrine culturelle de Fiat. La donne avait toutefois changé avec l'entrée en lice de la Fondation Solomon Guggenheim, déjà présente à Venise avec la Collection Peggy Guggenheim et dont le projet était appuyé par le président de la région Vénétie, Giancarlo Galan (droite). Or, le maire de Venise (centre-gauche) Massimo Cacciari ne cachait pas sa préférence pour François Pinault.
«Nous sommes très fiers de pouvoir jouer à Venise un rôle encore plus important que celui que nous avons déjà avec le Palais Grassi, a ajouté Jean-Jacques Aillagon. Nous avons conscience de l'honneur qui nous est fait de créer un centre d'art contemporain.» L'ancien ministre français de la Culture a précisé que ce nouveau musée «s'appuiera sur la collection François Pinault», même si «nous avons la volonté de travailler avec tous les partenaires de la vie culturelle de Venise, y compris avec le musée Guggenheim».
François Pinault, qui avait racheté le Palais Grassi en avril 2005 pour quelque 29 millions d'euros, dispose d'une collection de 2.000 oeuvres, couvrant tous les champs des arts plastiques contemporains. Il avait créé la consternation en France en mai 2005 en annonçant qu'il retirait son projet d'établir sa fondation sur le site d'anciennes usines Renault à Boulogne-Billancourt, en région parisienne. Il avait alors dénoncé «les incertitudes, les longueurs, les pesanteurs» dans lesquelles s'était enlisé le projet.
(Trends.be, avec Belga)
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