Un musée du Louvre pourrait bientôt voir le jour à Abu Dhabi dans les Emirats Arabes. L'avant-projet prévoit le prêt de collections et l'autorisation du nom "Louvre" L'opération suscite une vive polémique dans les milieux culturels, parmi les conservateurs et responsables qui s'insurgent contre l'idée d'utiliser le nom de "Louvre" comme un quelconque produit commercial.
Selon le contrat qui n'est pas encore signé, les Emiriens seraient prêts à payer 500 millions d'euros pour qu'une équipe française conçoive ce musée d'Abu Dhabi, dont l'ouverture aura lieu en principe en 2012 sur un site balnéaire et touristique. Ce qui est également prévu, c'est le prêt de collections ou encore la formation du personnel local.
Pour l'ancienne directrice des Musées de France, Françoise Cachin en tout cas, cette façon de céder ses collections au plus offrant, c'est ni plus ni moins vendre son âme. Une pétition (cf. www.latribunedelart.com) contre le projet aurait déjà obtenu la signature d'un millier de personnes parmi lesquelles de nombreux conservateurs de musée et d'historiens. Leur crainte, c'est qu'en multipliant ainsi les prêts de chefs d'oeuvre pendant de longues durées, les collections permanentes du Louvre soient menacées alors que le musée parisien accueille plus de six millions de visiteurs chaque année. Ils demandent en outre aux responsables politiques de "cesser de prendre les musées français et le Louvre en particulier, pour un réservoir d'oeuvres qu'on pourrait utiliser pour des raisons politiques, diplomatiques ou financières" |