| Offrandes funéraires en papier de Taiwan
Qui n’a jamais rêvé de retrouver les plaisirs terrestres après la mort ? Telle est la fonction des objets funéraires en papier, brûlés pour assurer le confort matériel des défunts dans l’au-delà. Ces répliques éphémères et réalistes, aux détails pittoresques, sont à l’image de la société de consommation mais elles illustrent, avant tout, l’idée très ancienne de dépendance mutuelle entre les vivants et leurs ancêtres. Les offrandes funéraires figurent parmi les premiers vestiges de la civilisation chinoise. La coutume d’inhumer les défunts avec de la nourriture et des objets quotidiens est attestée depuis plus de 3000 ans. Les serviteurs, chevaux, maquettes d’habitation et objets de valeur retrouvés dans les tombes constituent d’importants témoignages historiques du mode de vie de l’époque des premières dynasties, à l’image de la célèbre armée de terre-cuite du premier empereur Qin Shi Huang (259 à 210 av. J.-C.). A l’âge du bronze, de luxueux objets rituels de divination permettaient par ailleurs de communiquer avec les ancêtres, considérés comme des intermédiaires entre les hommes et les divinités. Plus tard, à partir du 5e siècle avant notre ère, le confucianisme a placé la piété filiale au coeur de sa doctrine et au fondement de l’ordre social.
A Taiwan, les objets funéraires en papier (zhizha) se rattachent à cette longue histoire, tout en étant un art local et original. Cette exposition réalisée en collaboration avec le Centre Culturel de Taiwan présente des créations de deux ateliers de papier Taipei, Hsin-Hsin et Skea. La scénographie cherchera à mettre en valeur la dimension poétique, parfois exubérante, de ces oeuvres éphémères, éclairées et détruites par les flammes.
Musée du Quai Branly 37, quai Branly 75007 – Paris
De 11h à 19h Jeudi, vendredi et samedi jusqu'à 21h Fermé le lundi
Jusqu'au 27 octobrel 2019 |