| Au sein des appartements de la Dauphine réouverts pour l’occasion, « Le goût de Marie Leszczynska » s’expose à partir du 16 avril. S’il ne reste que peu de traces de ses 42 années passées au Château - la plupart d’entre elles ayant été effacées par les aménagements de Marie-Antoinette – l’épouse du roi Louis XV s’y est pourtant affirmée à travers ses commandes artistiques ou encore la création d’espaces privés.
L’exposition rassemble une cinquantaine d’œuvres, peintures et objets d’art provenant en majeure partie des collections du Château, dont plusieurs acquisitions récentes et de première importance pour le musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, afin d’illustrer l’évolution de son goût personnel tout au long de son règne et ainsi, mieux la connaître. Durant tout son règne, Marie Leszczynska se plie aux impératifs du cérémonial dans le Grand appartement de la reine, s’appliquant à toujours mener une vie exemplaire dénuée d’intrigues. En ce qui concerne l'aménagement même du Château, elle souhaite, dès 1725, mettre sa chambre au goût du jour : des boiseries, exécutées par Vassé, prennent place au-dessus de la cheminée dont on renouvelle le marbre par le choix d’un sarrancolin. Quant aux virtuoses Verbeckt, Dugoulon et Le Goupil, ils sculptent le décor entre les fenêtres. Les dessus-de-porte, toujours en place aujourd’hui, sont commandés pour la Reine en 1734 : par Jean-François de Troy, La Gloire des princes s’empare des Enfants de France, figurant le Dauphin et ses deux sœurs aînées, et par Charles-Joseph Natoire, La Jeunesse et la Vertu présentent les deux princesses à la France.
En 1735, le plafond est repeint : Apollon au milieu des Heures par Gilbert de Sève disparaît au profit d’un décor géométrique orné des chiffres entrelacés du couple royal. Au même moment, la Direction des Bâtiments du Roi, sur ordre de Louis XV, demande à François Boucher d’orner les voussures de quatre grisailles représentant des Vertus : La Prudence, La Piété, La Charité et La Libéralité. Mais Marie Leszczynska doit attendre près de trente ans pour qu’en 1764 la dorure, si fanée, soit restaurée sous la direction de François Vernet.
Derrière son appartement de parade, la reine qui aspire à vivre, ne serait-ce que quelques heures par jour, en simple particulière, fait aménager des cabinets privés où elle se retirait plusieurs heures chaque jour pour prier, méditer, lire et recevoir son cercle le plus intime. Reine polyglotte et cultivée, Marie Leszczynska goute les occupations de l’esprit, les lettres, la musique et les arts, et tout particulièrement la peinture. L’une des pièces de son appartement intérieur a d’ailleurs été aménagée en atelier. Son pinceau est alors guidé pendant une quinzaine d’années par son “teinturier”, Etienne Jeaurat, tandis qu’elle est conseillée par Jean-Baptiste Oudry. Entre autres œuvres, est attribuée à la souveraine, la copie fidèle d’un tableau de ce maître, intitulé Une Ferme. Parmi ses peintres favoris figure sans conteste Jean-Marc Nattier qui la portraiture en 1748 en “habit de ville”. Mais celui qu’elle distingue entre tous est Charles-Antoine Coypel. Ce dernier exécute pas moins de 34 tableaux religieux pour les cabinets privés de la souveraine. Par ailleurs, elle se plait à la contemplation de sujets légers, chinoiseries, pastorales, ou paysages.
Château de Versailles Grand Trianon Versailles - France
De 9h30 à 18h30 Fermé le lundi
Jusqu'au 29 mars 2020 |