 | Chefs-d'œuvre de la Kunsthalle Bremen : de Delacroix à Beckmann, c’est l'histoire de cette collection allemande et son précoce attachement à l'art moderne grâce à la juxtaposition d'œuvres françaises et allemandes réalisées entre le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. L'exposition raconte l'histoire exceptionnelle de ce musée, qui se caractérise par son fort engagement civique, la relation intense entre les collections privées et la tutelle institutionnelle, son goût avancé pour la recherche professionnelle et la promotion de l'art moderne. Cette évolution historique, propre à la ville de Brême, reflète et cristallise parfois les débats qui surgirent tant au niveau national qu'international autour de l'art moderne et de son influence. L'exposition souligne le poids des discours contemporains sur l'art moderne et l’accueil qu’il suscita en Allemagne, premier pays à adopter l'impressionnisme et le postimpressionnisme notamment dans la collection de la Kunsthalle. Ce maillage complexe d'histoires locales, de tendances nationales et de mouvements internationaux livre un volet vivant et unique de l'art européen créé entre le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. La Kunstverein Bremen a été fondée en 1823 par un groupe de citoyens engagés mais aussi amateurs d'art dont le but précis était de promouvoir le "sens de la beauté" dans la société. Après les débuts modestes de ce groupe d'amateurs et experts de l'art qui se réunissaient pour parler de leurs collections de gravures et dessins, les membres de la Kunstverein ont rapidement augmenté suite aux expositions publiques et à la création d’une collection, ouvrant leur propre musée, la Kunsthalle Bremen, en 1849. Cinquante ans plus tard, en 1899, la société nomma son premier directeur scientifique, l'historien d'art Gustav Pauli. Son approche érudite permit d'affiner et d'enrichir l’ascendance de la collection, qui avait été constituée grâce aux dons privés des membres sous la direction de gestionnaires inexperts. Pauli mit en place une politique d'achat qui misait sur le dialogue dynamique entre les arts français et allemand, relayant une histoire de meneurs et d'acolytes, de compétition et de solidarité, d'admiration et de rébellion mais empreinte également de sa propre identité. C'est en parallèle l'histoire de l’essor de Brême, une ville aux connexions mondiales qui s'est forgée au cours de siècles d'activité économique et commerciale, de construction navale et de navigation maritime, et qui rappelent les vicissitudes de Bilbao.
Juxtaposing French and German art from the nineteenth to the first half of the twentieth century, Masterpieces of the Kunsthalle Bremen: From Delacroix to Beckmann tells the history of a German collection and its pioneering engagement with and support of modern art. The exhibition recounts the outstanding story of a museum shaped by a strong sense of civic engagement, an intensive interaction of private collecting with institutional guidance, and an early professional study and championing of modern art. It is a historical development specific to the city of Bremen that nevertheless reflects and sometimes crystallizes national and international debates about modern art and its significance. The exhibition highlights how the Kunsthalle’s collection was influenced by contemporary discourses on modern art and its early reception in Germany, the country that first embraced Impressionism and Post Impressionism. The complex interweaving of local stories, national tendencies, and international movements paints a vivid and unique picture of European art from the late eighteenth to the mid-twentieth century. The Kunstverein in Bremen was founded in 1823—almost two hundred years ago—by a group of engaged citizens and art lovers with the expressed objective to improve society’s “sense of beauty.” Grown out of the humble beginnings of like-minded art enthusiasts and connoisseurs who met to discuss their collections of prints and drawings, its membership increased rapidly once they began to organize public exhibitions and to form a collection. In 1849 the Kunstverein opened its own museum, called Kunsthalle Bremen. Fifty years later, in 1899, the Kunstverein appointed its first academic director, art historian Gustav Pauli. His scholarly approach sharpened and increased the profile of the Kunstverein’s collection, which previously was gathered through private donations of its members and cared for by interested laymen. Pauli based his acquisition policy on the dynamic dialogue between French and German art. It is a story of leaders and acolytes, of competition and solidarity, of admiration and rebellion, and, ultimately, of emancipation.
Musée Guggenheim Bilbao Avenida Abandoibarra, 2 48001 Bilbao Espagne
De 10h à 20h Fermé le lundi, 25 décembre et 1er janvier
Jusqu'au 16 février 2020 |