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La succession Picasso sous tension
271 œuvres, jusqu’alors non répertoriées, ressurgissent entre les mains d’un électricien retraité, qui dit les tenir du maître ou de sa dernière épouse.
<B>La succession Picasso sous tension</B> Une découverte majeure : 271 œuvres de Pablo Picasso, datant du premier tiers du XXe siècle, soit la période la plus riche de sa création, dont personne ne connaissait l’existence. Valant au bas mot une soixantaine de millions d’euros. En arrière-fond, une plainte déposée contre X par les héritiers du peintre, qui soupçonnent un détournement.

Tout commence quand Claude Picasso, fils du peintre qui est aussi l’administrateur de la succession, reçoit un courrier, le 14 janvier dernier, signé Pierre Le Guennec, sollicitant des certificats d’authenticité, accompagnée de 26 photographies d’inédits supposés de Picasso. D’autres photos suivent. Assez curieusement, l’émissaire envoie ses reproductions par saccades : 39 nouvelles prises de vue en mars, 30 en avril. Des clichés toujours médiocres. Et de source de plus en plus opaque, puisqu’ils ne correspondent à aucune œuvre référencée.

Très perplexe, Claude Picasso répond qu’il ne peut envisager, de toute manière, de délivrer un certificat au vu de reproductions. Ainsi, le 9 septembre, un couple de septuagénaires de la Côte d’Azur se rend-il dans les bureaux de Picasso Administration, rue Volney (Paris IIe). Avec une valise. Claude, entouré de ses collaboratrices, passe trois heures à en scruter le contenu. Eminemment choquant. Ils ont devant eux pas moins de 175 pièces totalement inédites du plus célèbre peintre du siècle, dont deux carnets contenant en tout 97 dessins, qui n’ont jamais été vus par quiconque. Aucune ne figure à l’inventaire de la succession. Un trou noir. Le couple laisse, au passage, 59 nouvelles photographies...

L’ensemble remonte à la période 1900 à 1932, des années de dèche du jeune rapin inconnu, arrivé de Barcelone, à la célébrité des premières grandes rétrospectives. Il contient une rareté absolue : neuf «collages cubistes», valant bien une quarantaine de millions d’euros à eux seuls, ces «proverbes en peinture» dont parlait Tzara, manipulés en 1912, très fragiles, et dont beaucoup ont été perdus dans les déménagements et l’inondation de l’atelier qu’il avait à Montrouge. Mais aussi une aquarelle de la période bleue, des gouaches sur papier, quelques études de main peintes sur toile, qu’on peut rapporter à ses essais de l’été 1920 sur sa propre main, une trentaine de lithographies, procédé qu’il avait découvert à la fin de cette année, et plus de 200 dessins ; de merveilleux portraits ingresques de sa première épouse, Olga, témoignage de cette époque heureuse qui a vu Picasso revenir à une manière classique après la Grande Guerre ; une caricature d’André Salmon, jeune critique qui fut de l’aventure dès les premiers temps de Montmartre ; les arabesques d’une quinzaine d’études pour les Trois Grâces, sur lesquelles il avait énormément travaillé en 1923 ; un combat de chiens, une crucifixion, des satyres, des paysages (rares chez le peintre) ; des réalisations qui se rapportent à des moments-clé de sa création, comme ces essais de faux marbre, en pleine période d’émulation avec Braque, cette peinture au sable, ou ce pendu de la période bleue, ces mois glacés «de misère et de génie», pour reprendre l’expression de Max Jacob, marqués par le suicide, en 1901, de l’inséparable ami, Carlos Casagemas. Certaines esquisses sont clairement des documents de travail, avec des numéros placés pour délimiter les couleurs.

Inventaire. Pouvait-il s’agir de faux, brillamment exécutés ? La pensée a forcément traversé l’esprit des experts réunis ce jour-là. Mais selon eux il serait impossible de parvenir à un tel degré de maîtrise dans des techniques aussi différentes. En outre, jugent-ils, nombre de feuilles portent des numéros qu’aucun faussaire n’aurait pu connaître. En 1935, en effet, Picasso, envisageant de divorcer d’Olga, avait demandé à son marchand, Paul Rosenberg, d’entreprendre un inventaire de son œuvre. Les caisses sont restées dans l’appartement de la rue La Boétie, que Rosenberg avait trouvé à proximité de sa galerie pour Pablo et Olga, jusqu’à ce qu’il soit réquisitionné comme logement vacant dans les années 50. Elles ont été déménagées à «La Californie», la villa que Picasso a achetée à Cannes, en 1955. Après qu’il a cessé d’y aller, dans les années 60, tout est resté sur place, rangé par ordre chronologique, jusqu’à sa mort, en 1973. Les suites d’études séparées, année après année. Et les lithographies à part. Avec tout cela, comment ce couple a-t-il pu obtenir un ensemble d’une valeur aussi prodigieuse, manifestement issu de ces archives ? Il apparaît que Pierre Le Guennec, âgé de 71 ans, a travaillé comme électricien pour le peintre dans les trois dernières années de sa vie, au fil de ses différentes résidences de la Côte, «La Californie», le château de Vauvenargues et le mas de Notre-Dame-de-Vie, à Mougins, où il est décédé. Il précise même y avoir installé des systèmes d’alarme.

«Les six héritiers se sont réunis et ont décidé de porter une plainte pour recel, déposée le 23 septembre», dit leur avocat, Me Jean-Jacques Neuer. L’office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), dirigé par le colonel Stéphane Gauffeny, a agi le plus vite possible, dès qu’il a été saisi par le parquet de Grasse. Il n’était pas question de risquer de laisser un tel trésor disparaître. Le 5 octobre, au domicile des Le Guennec, à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), cette collection sortie de l’ombre a été saisie. Elle se trouve désormais en sécurité, dans la salle forte de l’OCBC à Nanterre.

Placé en garde en vue, le retraité plaide l’innocence. Ces feuilles lui auraient été données par «le maître» (terme que Picasso détestait), aurait-il dit quand il est venu à Paris. Ou par son épouse, assure-t-il aux enquêteurs. Morte en 1986, Jacqueline, enterrée au château de Vauvenargues aux côtés de Pablo, n’est plus là pour corroborer ou démentir.

La famille de l’artiste ne veut pas croire à l’histoire de l’électricien (lire ci-dessus). Picasso avait une si haute conscience de son œuvre qu’il lui arrivait de racheter des tableaux comptant pour lui. Il gardait tout, jusqu’à sa première peinture, un torero réalisé à 8 ans, tout comme les croquis que lui faisait dessiner son père. Toujours, il pouvait reprendre un motif échoué, comme celui de la baigneuse, à vingt ans d’intervalle. Fernande, sa première compagne, témoignait combien, même dans les années difficiles, il lui était pénible d’être séparé de la moindre toile qu’il avait vendue, au point de cesser de peindre plusieurs jours. «Il interdisait à quiconque d’entrer dans son atelier», disait-elle.

Bataille. Pour l’avocat de la famille Picasso, qui se prépare à une belle bataille judiciaire, «ce qui compte avant tout, c’est de récupérer un ensemble d’une importance historique pour l’histoire de l’art». Personne n’a jamais reçu un don d’une telle ampleur. Mais comment expliquer que ce trésor ait été gardé au secret une quarantaine d’années ? S’agirait-il d’une stratégie pour éviter la prison, consistant à laisser passer la prescription pénale de trois ans (même en cas de vol d’œuvres d’art) ? En matière civile, la prescription pourrait être de trente ans. Ce couple âgé nourrissait-il l’espoir de régler le problème de leur vivant, pour leurs enfants ? La famille Picasso, en tout état de cause, a choisi la voie pénale, se rabattant sur le recel : ce délit-là, dit «continu», se poursuit tant que l’intéressé détient «sciemment» un objet volé. Encore faudrait-il apporter la preuve du vol… Interrogé par Libération au téléphone, l’ancien électricien n’a répondu à aucune question, rien élucidé. Il a juste livré un sibyllin : «Viendra ce qui viendra.»

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